Fille d’une époque où le « Less is more » était loin d’être la devise, on vous emmène dans l’univers audacieux des années 80, à la rencontre de deux sociétés qui n’en formeront plus qu’une : TotalEnergies Lubrifiants Services Automobiles, alias TLSA !
Entretien avec Florian LETORT,
directeur de TotalEnergies Lubrifiants Services Automobiles
Florian LETORT
Directeur de TotalEnergies Lubrifiants Services Automobiles, nous raconte l’histoire de la filiale, devenue le leader des lubrifiants auto et moto en France !
Florian, à quoi ressemblait le marché des Lubrifiants dans les années 80 ?
Florian LETORT : Je dirais que, globalement, le marché était détenu par les mêmes acteurs que nous connaissons aujourd’hui, à savoir les compagnies pétrolières telles que TotalEnergies, Shell, BP/Castrol, Exon/Mobil, ou encore, les industriels du graissage tels que Yacco ou Igol. Si la gamme de produits était bien moins large, le marché était beaucoup plus important en raison des intervalles de vidange qui s’effectuaient tous les 5000 km, en comparaison aux 25 000 km actuels. Dans les années 1990, il y avait 4 produits TOTAL, les Activa 3000, 5000 ,7000 et enfin 9000. Mais, ne vous y trompez pas, loin de s’en tenir au rythme de croisière, les années 80 et 90 sont aussi une période d’innovations technologiques…
Justement, quelles sont les transformations qui ont remodelé le marché des lubrifiants ?
F.L : Déjà, de nouvelles formulations de lubrifiants ont fait leur apparition, notamment les huiles multigrades comme la 10W-40, qui offraient de meilleures performances sur une large gamme de températures. Ces avancées étaient cruciales pour répondre aux besoins des moteurs de plus en plus sophistiqués. En parallèle, les lubrifiants ont dû se conformer à de nouvelles normes environnementales pour protéger les moteurs et réduire les émissions polluantes. On trouvait des huiles minérales, plus économiques, des huiles semi-synthétiques et des huiles synthétiques, plus performantes et durables, bien que plus chères.
Aujourd’hui, la gamme est beaucoup plus complète et les technologies beaucoup plus pointues, chaque moteur ou presque a son type de lubrifiant, nous distribuons plus de 30 types de lubrifiants moteur différents. De la même manière, la distribution a bien évolué. Si les stations-service et les garages restent des points de vente clés, les grandes surfaces et les centres-auto prennent de l’importance, en rendant ces produits plus accessibles au grand public.
TLSA : Voyage à travers le temps !
Comment s’est passée la fusion opérée en 1996 entre le Comptoir National des Lubrifiants et la société Lubrifiants Jouannic – Davoine ?
F.L : En 1996, le Comptoir National des Lubrifiants (CNL) a fusionné avec la société Lubrifiants Jouannic – Davoine dans le but de créer une entité plus puissante et compétitive sur le marché des lubrifiants. Les négociations initiales ont permis d’harmoniser les visions stratégiques et les portefeuilles de produits des deux entreprises. Le processus d’intégration a impliqué l’unification des équipes, des technologies et des réseaux de distribution, ainsi qu’une gestion minutieuse du changement pour assurer une transition en douceur.
Sur le plan commercial, la fusion a permis de réaliser des économies d’échelle, d’élargir le portefeuille de produits et d’améliorer la couverture géographique. En fin de compte, cette opération a abouti à la création de TLSA, entité plus robuste et bien positionnée pour relever les défis du marché des lubrifiants, offrant des produits plus diversifiés et innovants.
TLSA, en affiches publicitaires
Pour finir, quel est votre meilleur souvenir au sein de la Compagnie ?
F.L : Même si mes souvenirs peuvent paraître un peu lointains pour certains, la fusion avec Fina et ensuite ELF en 1999/2000 a été un grand moment pour la Compagnie. Nous avons connu des moments d’incertitudes et de stress sur la redéfinition des missions de chacun dans ce nouvel ensemble. Cela nous a permis, bien entendu, de passer à une nouvelle dimension d’entreprise mais aussi d’harmoniser nos méthodes de travail, de prendre le meilleur des 3 entités, de s’ouvrir sur d’autres manières de penser et d’aborder l’avenir plus sereinement.
Ce fut une période très mouvementée mais très enrichissante professionnellement !
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