


Métiers : Mobilités et Nouvelles Énergies / Réseau
Mots-clés : bornes de recharge / mobilité électrique / Station-service
Mai 2021
Le relais de La Défense est fermé depuis le 15 mars. À sa réouverture début juillet, il sera 100 % électrique. Une première pour Total en France !
La conversion au tout électrique de la station TOTAL de La Défense est en bonne voie. C’est un projet vitrine qui illustre l’engagement de l’entreprise en faveur de l’électromobilité. C’est aussi un exemple de cohésion d’équipe et d’interaction entre les métiers concernés.
Entretien avec Anne TIBERGHIEN, chargée d’affaires Paris Nord-Ouest (service Développement Ville et Jalonnement), et Christophe BINTER, ingénieur Maître d’Ouvrage (service Construction) au sein du département Développement Construction Maintenance (DCM) de la direction Réseau.

Total Marketing France s’apprête à convertir au tout électrique le relais de La Défense. À quels enjeux répond cette décision ?
Anne TIBERGHIEN : Depuis quelques temps, sur nos stations-service, nous installons des bornes de recharge électrique en complément de l’offre carburant. En faisant le choix de remplacer intégralement la distribution de carburant par une offre 100% électrique, nous faisons un pas supplémentaire vers la transformation du réseau. C’est le signe d’une intégration plus forte de la mobilité électrique sur les points de vente. Le choix du relais de La Défense n’est pas anodin. Du fait de son emplacement, il s’agit d’un site à la fois stratégique et symbolique. Tout d’abord, il est implanté sur le boulevard circulaire qui entoure un des pôles tertiaires les plus importants d’Europe, avec pour conséquence un trafic routier très dense – et notamment des VTC et des taxis qui sont passés à l’électrique ou vont bientôt le faire. Ensuite, il se situe au cœur de la future ZFE (zone à faibles émissions) de la Métropole du Grand Paris, où seuls les véhicules les moins polluants pourront bientôt circuler. Enfin, symbolique, car la tour Coupole, qui abrite le siège social de Total, n’est qu’à quelques centaines de mètres du relais !
Pourquoi a-t-il été décidé de mettre en place un comité de pilotage transverse ?
A. T. : Très tôt dans le projet, de nombreuses questions ont été soulevées dont une majeure : comment communiquer sur ce chantier sachant que nos clients de demain n’auront ni les mêmes attentes ni les mêmes contraintes que ceux d’aujourd’hui ? Répondre à cette question nécessite de mobiliser les compétences de nombreuses entités. Je pense bien sûr aux services Communication du Réseau, de TMF et à la direction Communication de la Holding, mais aussi aux équipes du département Marketing Mobilités & Nouvelles Energies, à celles de DCM et d’Argedis. Pour favoriser l’interaction entre tous ces acteurs, nous avons décidé de les réunir deux fois par mois. Ils forment une organisation transverse dont la mission est d’accompagner la structure initiale. Cette dernière se compose de Christophe BINTER, en charge du pilotage des travaux et de la coordination des différents prestataires techniques, et de moi-même pour la communication, la signalétique et la gestion de la relation commerciale. Le schéma d’organisation ainsi mis en place a contribué à faire du projet un succès, à la fois sur le plan technique et en termes de communication.
La phase opérationnelle est concentrée sur trois mois et demi. Quelles sont les clés pour tenir les délais ?
A. T. : Les travaux se déroulent exclusivement sur la piste. La structure du site reste inchangée, notamment parce que le foncier, très contraint, réduit les possibilités de travaux. Mais cela va nous permettre de réaliser le chantier le plus vite possible en limitant les opérations de déconstruction-reconstruction. Il y a un autre avantage. Dans la mesure où le rechargement d’un véhicule électrique est plus long qu’un plein d’essence ou de Diesel, nous devons proposer des services adaptés au temps d’attente des clients. Dans ces conditions, il est indispensable de conserver la boutique et l’espace de lavage – qui resteront accessibles aux conducteurs roulant à bord de véhicules thermiques.
Christophe BINTER : Dans un chantier de grande ampleur mais de courte durée, il faut être capable d’adapter le plan et l’exécution des travaux au fil de l’eau. À La Défense, les équipes du service Construction ont dû intégrer le renouvellement du matériel des deux aires de lavage, qui n’était pas prévu à l’origine du projet. Cette agilité est un atout déterminant pour le respect du calendrier. J’ajoute que le maintien en état des constructions existantes implique une organisation particulière puisqu’il n’est pas possible d’installer des modules de chantier de type bungalow. La solution a consisté à transformer la boutique et l’espace de stockage de la station afin d’accueillir la base de vie (vestiaires, sanitaires, réfectoire, salle de réunion).
Où en est actuellement le déploiement du projet ?
A. T. : Sur le terrain, les travaux sont en cours de réalisation depuis le 15 mars. Mais nous travaillons sur d’autres volets, comme par exemple la redéfinition de l’offre qui sera proposée dans la boutique. La formation des équipes sur site est également au cœur de nos préoccupations. Dès la fin du chantier, une équipe de Total EV Charge se déplacera pour indiquer au personnel comment renseigner et conseiller les clients sur l’utilisation des infrastructures de recharge. Il s’agira d’être prêt pour que la station soit opérationnelle début juillet.
L’expérience que nous emmagasinons sur le site de La Défense sera d’une importance capitale pour la suite. D’ici à 2023, en effet, l’entreprise a l’intention de convertir 90 stations. À commencer par celle du boulevard de Grenelle, dans le 15ème arrondissement de Paris, qui passera au tout électrique d’ici la fin de l’année. Le mouvement ne fera ensuite que s’accélérer. Dans certaines ZFE, plus aucun véhicule diesel ne sera autorisé à partir de fin 2024, et plus aucun véhicule à essence à partir de fin 2030 !
Un chantier en quatre temps
Phase 1 : retrait et neutralisation de la partie carburant (réalisé)
Les travaux ont consisté à transférer et pomper les produits restés en cuve, dégazer et neutraliser les cuves enterrées, retirer les tuyauteries et détruire les îlots supportant les appareils distributeurs.
Phase 2 : préparation de l’emplacement et pose du poste transformateur (réalisé)
Phase 3 : installation des gaines et fourreaux électriques ainsi que des bornes de recharge électrique (en cours)
2 500 mètres de câbles électriques, soit 2,5 tonnes de cuivre, vont être tirés entre le transformateur, la zone technique et les bornes de recharge.
Phase 4 : mise en service des bornes de recharge électrique (fin mai)
Le renouvellement des baies de lavage MP, qui nécessite des travaux importants, sera réalisé dans un deuxième temps après la réouverture de la station en full électrique.
Commentaires