Croyez-nous, vous allez faire voyager votre trognon de pomme !

Dans le prolongement de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC), promulguée le 1^er janvier 2024, TMF s’est placée aux avant-postes du compost’ en lançant dès 2023 un appel d’offre réalisé conjointement avec Argedis pour installer des composteurs dans les stations-service du Réseau France.

Parmi les entreprises référencées, la start-up Cæterra est sortie du lot. Spécialisée dans le compost urbain, elle revendique une fabrication 100% française et a pu bénéficier du soutien financier de TotalEnergies Développement régional.

Léa SÉNÉCAL, acheteuse Ouvrages et Opérations TMF, et Michel SEGALOWITCH, directeur HSEQ, Développement durable et Efficacité énergétique chez Argedis, nous en disent un peu plus sur cette entreprise pas comme les autres.

Léa, Michel, racontez-vous la genèse du projet…

Léa SENECAL : Tout a commencé un an avant la promulgation de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire, qui demande à l’ensemble des entreprises et des collectivités produisant des biodéchets d’organiser leur collecte puis de les valoriser dans les filières adaptées, que cela soit par le biais du compostage ou de la méthanisation. Conjointement avec Argedis, nous avons établi un cahier des charges et référencé les stations du Réseau en fonction de leur tonnage en termes de biodéchets. Il faut savoir que, dès lors qu’une station dispose d’une machine à café, elle produit du marc, un biodéchet qui doit être valorisé. J’ai ensuite entamé un travail de veille afin d’identifier les entreprises capables de répondre à notre demande. Plusieurs ont répondu à l’appel d’offre, géré par les Achats France conjointement avec Argedis et HSEQ TMF avec Maude CHAUSSEPIED. Nous avons dès lors reçu en soutenance quelques entreprises qui se sont démarquées…

Michel SEGALOWITCH : Finalement, c’est la société Cæterra qui est sortie du lot « mini composteurs » ! Il est assez surprenant d’apprendre que cette entreprise est issue d’un projet de fin d’études, porté par deux ingénieurs de l’Université de Technologie de Compiègne (UTC). C’est d’ailleurs en compagnie de leur maître de stage que nous avons assisté à leur soutenance pour présenter leur dispositif de compostage innovant. Nous avons établi avec eux un contrat de référencement pour les sites Argedis (COCO) et les stations CODO, autrement dit, nous ne nous engageons pas à équiper en composteurs un nombre précis de stations. Pour l’instant, la solution est testée sur les relais de Pierrelaye (Val-d’Oise) et de Goulvents (Hauts-de-Seine). Si le test est concluant, les Relais « petits producteurs de biodéchets » pourraient être équipés.

Pourquoi la solution proposée par Cæterra a-t-elle attiré votre attention ?

L.C : Le dispositif de compostage est innovant dans la mesure où il assure un stockage hygiénique des biodéchets, en limitant les nuisibles et les odeurs. Nous avons aussi apprécié l’aspect intuitif et pédagogique de la solution, auparavant déployée dans des écoles et des collectivités. Sur chaque bac est apposée une étiquette qui explique les étapes du compostage et redirige vers le site de Cæterra au moyen d’un QR code. Le composteur prend peu de place et présente deux trappes : l’une contenant les biodéchets, l’autre comprenant de la matière sèche telle que du broyat de bois ou de l’anas de lin. Mélangée aux biodéchets à l’aide d’un mécanisme de manivelle, cette matière sèche nourrit, aère et draine le compost en lui permettant de s’équilibrer en carbone.

M.S : C’est très ludique, le compost obtenu est récupéré dans des bacs sous-jacents pour être ensuite épandu sur les espaces verts des stations. Autrement dit, on rend à la terre ce qui est à la terre ! Cette entreprise a également le mérite de recourir à des matériaux qui sont 100% issus de filières locales, leur agilité et leur capacité à s’adapter aux demandes spécifiques ont aussi été déterminantes dans notre choix. S’agissant des sites qui ne sont pas en mesure d’installer un composteur, nous travaillons avec la société Saria Refood qui propose une solution alternative. Leurs équipes organisent la collecte des biodéchets ainsi que des huiles alimentaires usagées dans les stations du réseau d’Argedis, pour les acheminer vers des unités de méthanisation ou la raffinerie de Grandpuits. Finalement, ces partenariats sont l’occasion de soutenir des pépites de la greentech et donner de l’élan à des sociétés prometteuses telles que Cæterra !

Comment la Compagnie accompagne-t-elle cette start-up ?

M.S : Cæterra bénéficie aujourd’hui du soutien financier de TotalEnergies Développement régional, porté par la Direction France et dédié à l’accompagnement des acteurs économiques locaux. Cette aide se manifeste sous la forme d’un prêt à taux zéro afin de permettre à la start-up de créer 11 emplois à horizon 2026.

L.C : Finalement, cet appui financier est là pour répondre à deux objectifs de la Compagnie : créer et assurer le maintien d’emplois pérennes en France et bien sûr, soutenir les projets de transition écologique et énergétique !