


Alternative au contrôle visuel réalisé depuis un échafaudage, le drone est une solution performante pour examiner l’intérieur des bacs d’hydrocarbures.
Sur le dépôt pétrolier de Gennevilliers, le service Technique de la direction Supply et Logistique France (SLF) a effectué le contrôle interne d’un réservoir au moyen d’un drone. Une première qui pourrait être amenée à se répéter tant la méthodologie mise en œuvre apporte de bénéfices en matière de sécurité, d’organisation de l’intervention et de coûts.
Sur les dépôts pétroliers, les réservoirs de stockage d’hydrocarbures font l’objet d’inspections régulières et approfondies. Le moindre défaut d’étanchéité peut en effet engendrer un risque d’incendie, d’explosion ou de pollution, compromettant ainsi le respect des standards de sécurité et de préservation de l’environnement. C’est au service Technique de la direction SLF qu’il revient de piloter les campagnes de contrôle.
Fin 2020, l’une d’entre elles a mis en évidence un défaut sur un réservoir du site de Gennevilliers. L’anomalie était visible au niveau de la robe du bac, à environ 7 mètres du sol. « Préalablement à la définition d’un plan de réparation, nous avons souhaité que la présence d’éventuelles traces de corrosion soit vérifiée », explique Fatoumata NIMAGA, chargé d’Affaires au sein du service Technique de la direction SLF. « Cet examen supposait de passer au crible chacune des tôles composant l’intérieur de l’équipement. » Dans un premier temps, le réservoir a été mis hors exploitation puis vidangé, ouvert, nettoyé et dégazé. Restait à définir les modalités de l’intervention…
Réduire les risques pour les intervenants
Pour une opération comme celle de Gennevilliers, l’usage habituel est d’assembler un échafaudage à l’intérieur du réservoir, sur toute la hauteur de ce dernier (13 mètres, pour 8 mètres de diamètre). La mission est ensuite effectuée par un inspecteur qui se déplace afin d’examiner les parois, à la recherche de défauts.
Ce dispositif présente plusieurs inconvénients. Tout d’abord, il expose l’intervenant à divers risques associés au travail en hauteur, en zone explosive et en espace confiné. Existe notamment une possibilité d’asphyxie dans l’hypothèse où un nuage de vapeur viendrait à se former.
Par ailleurs, le montage d’un échafaudage nécessite une organisation complexe. « Deux opérations de levage doivent être mises en œuvre, souligne Fatoumata. La première avant l’inspection, pour acheminer l’ensemble du matériel à proximité immédiate du réservoir. La seconde après, pour relever ce même matériel. » Dans l’intervalle, il ne faut pas moins de sept jours pour construire l’ensemble des moyens d’accès en hauteur avec un risque de chute des monteurs !
En plus de ne pas permettre une expertise rapide après la découverte de l’anomalie, de telles conditions ont un impact significatif sur les coûts. Le service Technique a donc recherché une alternative permettant un contrôle simple, fiable et propre à minimiser les risques.
Un prestataire interne au Groupe
Le recours à un drone s’est imposé comme la solution répondant le mieux aux attentes. Sur le plan de la sécurité, le bénéfice est évident : l’engin est guidé par un opérateur restant au sol, accompagné par un équipier pour parer à toute éventualité. Le temps de travail en espace confiné est réduit de manière significative, et les interventions en hauteur sont purement et simplement supprimées ! En outre, l’accès à des zones du réservoir habituellement inaccessibles contribue à améliorer la prévention des risques.
Le dispositif assure, par ailleurs, une plus grande fiabilité du contrôle. La retransmission des données en temps réel et la multiplication des points de contrôle en sont les meilleurs gages.
Adapté à des réservoirs, tuyauteries ou équipements verticaux jusqu’à 15 mètres de hauteur, ne nécessitant pas de moyens d’accès préalable, le drone se distingue aussi par sa flexibilité.
« Le dernier avantage, et non le moindre, réside dans la performance économique. Par rapport au travail réalisé sur un échafaudage, le coût du contrôle est diminué d’un facteur entre 3 et 4 », observe Fatoumata.
Pour mener à bien l’opération de Gennevilliers, le service Technique a sollicité des compétences internes : celles du centre d’assistance technique ATCO, qui appartient à la branche Raffinage Chimie de Total.
La prestataire a filmé chaque centimètre carré de l’intérieur du réservoir, les images étant ensuite interprétées par un inspecteur accrédité. Le verdict ? Positif ! Compte tenu de son bon état général, le bac pourra être maintenu en exploitation après la réparation des défauts constatés à l’extérieur.
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