Vous vous souvenez de REED ? Il y a un peu plus d’un an, nous abordions dans L’aparté de mars 2023 ce projet phare porté par les équipes de Supply Logistique France.

L’objectif ? Construire un service logistique plus vertueux, de telle sorte à assurer la Réduction de l’Eau et de l’Énergie en Dépôts, tout en permettant aux collaborateurs d’être acteurs de la transformation de la Compagnie vis-à-vis du défi climatique.

Aujourd’hui, nous revenons aux nouvelles à l’occasion d’un temps d’échange avec Éric MATUSZEWKI, directeur de Division Dépôts, et Sadjou-Désiré AGBO, chargé d’affaires Dépôts au sein du Département Technique et pilote du projet REED.

Déjà engagé sur une belle lancée, ils nous racontent l’évolution du projet, rythmé par des réalisations couronnées de succès !

Pouvez-vous nous rappeler la démarche du projet REED ?

Éric MATUSZEWKI : Tout a commencé deux ans auparavant, lorsque nous réfléchissions à des solutions pour réduire la consommation d’eau et d’énergie en dépôts. C’est un enjeu crucial car notre activité génère une forte consommation en eau, j’ajouterais que certains de nos sites sont situés dans des zones où les restrictions d’usage d’eau prescrites par arrêtés préfectoraux peuvent perturber la réalisation des exercices incendie. Bien que nous ayons un besoin évident d’avancer sur ces sujets, nous n’avions pas de nouvelles idées et l’impression d’avoir exploré toutes les pistes possibles. Il nous a semblé nécessaire de relancer une dynamique avec une méthode différente. C’est alors que nous avons lancé le projet REED, une approche qui adopte un angle différent pour décloisonner notre pensée, en permettant à chacun de remonter des idées du terrain…

Sadjou-Désiré AGBO : Au début de l’année 2023, nous avons constitué un groupe de travail, réparti en deux équipes réunissant une diversité de métiers au sein de SLF : l’une dédiée aux réflexions portant sur la sobriété énergétique et l’autre consacrée à la préservation des réserves en eau potable. Pour maintenir cette dynamique et cet engagement, le projet REED inclut le recrutement de nouveaux membres pour renforcer les équipes existantes. Et, pour assurer une organisation et une communication efficaces, il prévoit l’organisation régulière de réunions et de séminaires pour discuter des avancées et planifier les prochaines étapes. Notons que dans le prolongement de notre démarche inclusive et participative, nous avons organisé un challenge visant à inciter les collaborateurs de SLF à soumettre leurs idées. Et les résultats étaient au rendez-vous : sur les 41 idées collectées, nous en avons retenu 20 ! Nous étions et sommes toujours impressionnés par l’engagement des collaborateurs. En somme, le projet REED représente une démarche ambitieuse et collaborative visant à optimiser l’utilisation des ressources Eau/Energie au sein de SLF. Grâce à l’engagement de nos collaborateurs et à une organisation rigoureuse, nous sommes confiants dans notre capacité à atteindre nos objectifs et à contribuer de manière significative à la préservation de l’environnement.

Quel bilan du projet un an et demi après son lancement ?

E.M : Je résumerais notre avancée par une multitude de projets et de réalisations concrètes ! Parmi le grand nombre de solutions remontées, nous avons expérimenté sur le dépôt de Puget un dispositif anti-évaporation sur les bassins d’eau dédiés à la lutte contre les incendies (pour en savoir plus, reportez-vous à L’aparté de mars 2023). Il faut dire que, grâce à ces petites capsules disposées à la surface de l’eau, nous réduisons la perte d’eau liée à l’évaporation de 80%, ce qui représente plus de 550 m³ d’eau économisés ! Ces résultats concluants ont permis de dupliquer cette idée sur les dépôts de Cournon et de Valenciennes, la solution évitant par ailleurs la prolifération d’algues à la surface des bassins. L’innovation a également été présentée par la branche OneTech, afin d’être plus largement partagée par d’autres sites de la Compagnie.

S-D.A : Nous sommes extrêmement satisfaits de notre bilan après un an et demi d’existence. Nos réalisations et les projets déployés sur nos différents dépôts témoignent de notre dynamisme et de notre capacité à innover. Cependant, notre plus grand succès réside dans notre capital humain diversifié et représentatif de SLF, qui constitue la véritable force motrice de notre organisation. Bien entendu, nous sommes pleinement conscients des défis majeurs qui nous restent à relever et nous abordons ces challenges avec détermination et ambition.

D’autres innovations sont-elles aujourd’hui à l’étude ?

S-D.A : Nous comptons en effet plusieurs projets en cours d’étude. Pour parler d’un des derniers nés, je commencerais par le dispositif de peinture réfléchissante que nous avons posé sur le toit du bâtiment du Dépôt Pétrolier de la Côte d’Azur (DPCA). Sa capacité à réfléchir les rayons du soleil permet d’abaisser la température intérieure des locaux de 2 à 3 °C et donc, de limiter le recours à la climatisation. Toujours sur le volet consacré à la sobriété énergétique, nous avons également identifié trois dépôts pour l’installation d’ombrières photovoltaïques qui seront déployées d’ici octobre 2025 et cela en vue de réaliser des économies sur les factures d’électricité et de contribuer à la transition énergétique en augmentant la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique.

C’est une démarche proactive pour consommer moins d’énergie et utiliser des sources d’énergie plus propres et renouvelables.

E.M : Pour revenir au volet du projet dédié à la préservation des réserves en eau potable, la dernière pépite identifiée concerne un module de filtration naturelle de l’eau, développé par la start-up Helio Water. Inspiré des stratégies de survie en milieux arides, le dispositif consiste en un dôme de plexiglas sur lequel l’eau s’évapore et se condense au contact des parois pour ensuite ruisseler et être récupérée dans un bac situé en partie basse de la sphère. De la pure distillation solaire qui permet d’isoler la molécule H₂O, ensuite reminéralisée pour devenir propre à la consommation ! Un pilote de ce projet se déroule actuellement sur le dépôt de Cournon. S’il s’avère concluant, nous pourrions exporter cette solution vers des régions d’implantation de la Compagnie qui présentent une problématique d’accès à l’eau potable.

Passage en revue des réalisations phares du projet REED

Peut-on en savoir plus sur la suite du programme ?

E.M : La première chose qui me semble importante est de maintenir la bonne dynamique des équipes mobilisées sur ce projet. C’est formidable d’observer la motivation et l’engagement des collaborateurs qui apprécient qu’on leur laisse la parole et surtout, que leurs propositions soient prises en compte. Pour continuer de nous ouvrir à de nouveaux horizons et encore diversifier notre base de volontaires, nous avons lancé il y a trois mois une campagne de recrutement des « REED men » et « REED women ». Nous comptons déjà sept nouvelles recrues aux profils complémentaires et issues de diverses entités de SLF. Notre terreau s’enrichit !

S-D.A : Très bien dit et, pour compléter, j’ajouterais que nous poursuivons nos contacts avec des start-up et notre présence à des salons pour être au courant des dernières innovations en la matière. Nous avons d’ailleurs tenu un stand au Spazio le 30 septembre et le 1^er octobre à l’occasion des Sustainab’ALL Day, au cours desquels nous avons présenté le projet REED, ainsi qu’une nouvelle solution assez épatante et je dirais même féerique… Des plantes luminescentes capables de réfléchir la lumière solaire captée en journée ! Cette solution pourrait, dans un développement futur, être déployée en dépôts pour assurer un éclairage nocturne capable de délimiter des zones. En attendant, nous poursuivons l’œuvre de cette dynamique à travers ses belles réalisations amorcées par Julien BARBEY, mon prédécesseur, à qui j’adresse mes remerciements pour le travail accompli. Nous savons compter sur l’engagement des équipes et nous devons capitaliser sur leur volonté qui fait la réussite de ce beau projet !